Le masque de l’écriture : philosophie et traduction de la Renaissance aux Lumières, sous la direction de Charles Le Blanc et Luisa Simonutti, Droz, collection Travaux d’Humanisme et de Renaissance – DXXXIX, Genève, 2015, 846 p.
Présentation :
S’interroger sur le point de vue du traducteur, dans la mesure où le sens produit en dépend, représente une démarche essentielle de l’étude de la pratique de la traduction. En effet, Nietzsche n’a pas lu Épicure comme Gassendi, Avicenne n’entendait pas Aristote comme Heidegger. La place du lecteur dans un espace-temps donné est fondamentale pour l’interprétation du sens d’un énoncé. L’Histoire apparaît ainsi comme ce qui définit une communauté ou une séparation d’univers et de discours, entre l’auteur et son lecteur.
Traduction et Histoire vont de pair au niveau théorique, et s’il est une chose qu’enseigne l’étude de l’histoire des traductions, c’est que la pluralité des lectures l’emporte toujours sur l’unité sémantique d’un texte. La nécessité de retraduire encore et encore certaines œuvres met clairement en évidence ce phénomène.
Si l’une des questions théoriques essentielles de la traduction est de s’interroger sur le sens des énoncés, question pressante en philosophie, il faut, pour comprendre ce qu’est traduire, inscrire la réflexion dans l’Histoire, mettre à jour et rendre intelligible le lien originel entre la question du sens des énoncés et celle de ses variations dans le temps. Cet ouvrage, contenant une quarantaine de contributions traitant de projets de traduction des XVIe-XIXe siècles, à partir du grec, du latin, de l’hébreu, de l’arabe, du français ou de l’italien, s’y engage.
Dans une large mesure, le travail des traducteurs, tant d’un point de vue philosophique qu’historique, a contribué à former la personnalité de l’Occident. Par rapport au texte original, la traduction parfois adoucit les traits, parfois les charge, parfois exagère une expression ou en atténue une autre, semblable en cela aux travestissements des fêtes ; car la lecture est une fête : elle l’a été de la Renaissance aux Lumières, et la traduction, elle, fut à maints égards le visage même de plusieurs auteurs. En une formule, elle fut souvent le masque de l’écriture.
L’Expérience de traduire sous la direction de Mohammed Jadir et Jean-René LadmiralParis, Editions Honoré Champion, N° 3. 2015. 1 vol., 352 p.ISBN 978-2-7453-3109-0, 55 euros
Présentation :
Une traduction, c’est un texte traduit d’une langue dans une autre. Mais avant d’en arriver là, la traduction a d’abord été l’acte de traduire avec de multiples aspects : la personne du traducteur, le type de texte traduit, le rapport à l’auteur du texte original et à l’époque où il a été écrit, le public auquel la traduction est destinée, etc. Le présent volume met en lumière les multiples facettes de cette pratique de l’écriture traduisante : qu’il s’agisse de traduction littéraire, de traduction philosophique ou de la traduction des Textes sacrés, de traduction technique, professionnelle, etc. Á quoi il convient d’ajouter le travail de l’interprète. Sans oublier l’exercice pédagogique. L’expérience de traduire est en outre celle d’un voyage entre les cultures. Mais c’est aussi l’occasion de réfléchir concrètement sur la nature du langage. Il fallait prendre la mesure de tout cela : c’est l’objectif de cet ouvrage.
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Collection Translatio
Les réflexions sur la traduction ont acquis désormais leur indépendance théorique confortée par les nécessités pratiques de la mondialisation des échanges. La traduction ne relève, ni de la seule linguistique ni de la seule critique littéraire, mais tout à la fois de l’herméneutique et de la philologie, de l’esthétique et de l’histoire, bref des sciences de la culture en général puisqu’elle est une science particulière des textes.
La collection Translatio entend ouvrir un espace spécialement consacré à ce phénomène culturel contemporain, autant à sa genèse qu’à son avenir immédiat. Les grandes œuvres de traduction, les grandes figures des penseurs de la traduction, les problématiques essentielles et les théories qui ont fait date seront les déclinaisons thématiques des quatre séries de cette collection.
Les ouvrages, rédigés par les meilleurs spécialistes du monde de la traduction et de la traductologie, ont pour ambition de présenter à un public averti de chercheurs et d’étudiants des analyses scientifiques d’excellence qui rassembleront de façon aussi exhaustive que possible les connaissances actuelles sur les sujets les plus connus comme les plus novateurs.
Translatio est parrainée par la Société Française de Traductolgie dont le Président d’honneur est Umberto Eco. Elle possède un comité de lecture et un comité scientifique, tous deux internationaux.Directeurs de collection : Florence Lautel-Ribstein et Marc de Launay
Transalpina n°18 : Poétiques des archives. Génèse des traductionstextes recueillis et présentés par Viviana Agostini-Ouafi et Antonio Lavieri
Caen, Presses universitaires de Caen, septembre 2015ISBN : 978-2-84133-738-5, 18 euros
Présentation :Ce numéro de Transalpina, né de la synergie entre les traductologues de l’équipe ERLIS et le groupe de recherche « Multilinguisme, Traduction, Création » de l’ITEM, s’interroge sur la poétique du traducteur en action à partir de ses archives. Les archives – mémoire des traductions à travers les traces de leur genèse (brouillons, tapuscrits, dialogues épistolaires…) – ne sont pas seulement le lieu où l’on peut observer le traducteur à l’oeuvre, mais aussi un espace heuristique de reconfiguration de notre relation aux savoirs : le lieu et l’espace où tradition, traduction et invention nous donnent rendez-vous pour reconstituer – au plan génétique, philologique et herméneutique – le processus traductif en tant que pratique réflexive et identitaire, collaborative et sociale.